Jusqu’à aujourd’hui, les colis expédiés depuis des pays extérieurs à l’Union Européenne étaient exonérés de droits de douane jusqu’à 150 euros. Bruxelles envisage d’abaisser ce seuil, voire de le supprimer.

La fin d’une époque ? Certaines grandes plateformes en ligne qui, à l’instar de leur modèle historique Amazon, cartonnent depuis quelques années en raison de leurs prix ultra-compétitifs, pourraient bientôt se heurter à un mur, là où le principe du « laissez passer » semblait jusqu’ici pourtant prévaloir : en Europe, la Commission de Bruxelles, organisme exécutif de l’Union, a annoncé son intention de mettre en place des « frais de traitement » sur les colis commandés et expédiés depuis des sites internet extra-européens. La Chine est particulièrement visée et, avec elle, ces nouveaux géants de l’e-commerce que sont Temu ou Shein, concurrents asiatiques du pionnier américain Amazon. La mesure pourrait renchérir les prix affichés par lesdites enseignes et/ou se répercuter à la hausse sur les frais de livraisons et autres tarifs pratiqués par le secteur de la logistique e-commerce.

En France, plus de 4 000 euros de produits achetés en ligne chaque année

De quoi s’agit exactement ? Jusqu’à maintenant, les petits colis de moins de 150 euros, achetés sur une plateforme en ligne implantée en dehors de l’UE, étaient intégralement exonérés de droits de douane à leur entrée sur le territoire européen. C’est ce seuil que Bruxelles envisage de diminuer, voire de faire sauter : autrement dit, un tee-shirt de moins de 20 euros (livraison comprise) commandé sur le site d’un gros pure-player comme Temu ou Shein serait taxé au même niveau qu’un bijou de 200 euros.

Selon la Commission de Bruxelles, 91% de ces petits colis de faible valeur « proviennent de Chine », et leur nombre, qui se comptent chaque jour en plusieurs millions (12 millions environ) « a doublé entre 2023 et 2024 » précise Henna Virkkunen, vice-présidente exécutive de la Commission européenne chargée de la Souveraineté technologique, de la Sécurité et de la Démocratie.

Si tant de colis affluent aux frontières de l’Europe, c’est que la demande intérieure est forte : 70% des européens font des achats en ligne. Cette proportion est un peu plus importante en France (73%) : d’après la Fevad (Fédération du e-commerce et de la Vente à Distance), chaque Français passe en moyenne plus de 60 commandes en ligne par an, pour un montant total de 4 055€ (Etude en ligne menée par Toluna Harris Interactive du 6 au 12 novembre 2024).

Des produits « hors normes » selon l’UE

La décision prise par les dirigeants européens repose sur plusieurs griefs formulés à l’égard des nouveaux géants du e-commerce : aux yeux des autorités de l’UE, les marchandises distribuées par les plateformes visées ne sont pas conformes aux réglementations européennes et peuvent présenter un risque pour les consommateurs. « De nombreux produits se sont révélés non conformes, voire dangereux », a souligné Henna Virkkunen. L’afflux massif de ces importations exerce une pression considérable sur les autorités des États membres, en particulier sur les services douaniers, qui constituent la première barrière de protection.

En plus des menaces qu’ils représentent pour la santé et la sécurité des consommateurs européens, ces produits ont un impact négatif sur l’environnement et créent une concurrence déloyale à l’égard des commerçants qui respectent les normes de l’UE.

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