Beaucoup de prestataires de transport et logistique adaptent leur offre pour réduire l’impact financier et environnemental de cette ultime étape de la « supply chain ».

La « livraison du dernier kilomètre ». Les entreprises spécialisées en logistique e-commerce en connaissent précisément les enjeux, au point d’en faire un levier d’optimisation de leur activité. Mais ses problématiques réelles échappent parfois aux particuliers, plus sensibles à l’efficacité de ce service de proximité qu’aux difficultés de gestion qu’il entraîne sur le terrain. De quoi parle-t-on exactement ?

La livraison du dernier kilomètre : c’est quoi ?

La « livraison du dernier kilomètre » désigne cette portion de trajet couverte par les transporteurs pour acheminer un colis à son destinataire final, généralement jusqu’à son domicile. L’expression « dernier kilomètre » est un…raccourci sémantique : dans l’immense majorité des cas en effet, la distance à parcourir depuis l’ultime lieu de transit est largement supérieure à 1 000 mètres, surtout si le client réside en zone rurale.

Depuis une vingtaine d’années, plusieurs phénomènes conjugués ont contribué à l’essor de ce maillon décisif de la supply chain : la hausse exponentielle* du nombre de colis elle-même corrélée au boom de la vente en ligne. Les pratiques commerciales des sites marchands qui, pour accroître l’attractivité de leur offre, ont généralisé des services de livraison à domicile sans répercussion sur leurs prix. Les exigences toujours plus poussées des e-consommateurs en termes de délais d’acheminement et de réception de leurs commandes.

Or, les lois économiques sont sans appel : le coût unitaire du transport grimpe à mesure qu’il se rapproche du destinataire final. Cette étape, couverte par un véhicule de livraison, implique des frais de main-d’œuvre, de carburant et d’assurances. Elle amène les professionnels à circuler en milieu urbain où les embouteillages, les difficultés d’accès et de stationnement, sont particulièrement chronophages et pèsent sur leur rentabilité. La dispersion géographique des clients à livrer rend également plus difficile la mutualisation des flux.

Comment diminuer le coût de cette étape finale ?

L’étude prospective « des enjeux de la livraison du dernier kilomètre », réalisée par PMP – Logicités – LAET et ELV Mobilités, avait estimé à 20% en moyenne le poids financier de ce trajet final dans le coût global du transport. Un taux déjà très important qui augmente de plus du double en ville (50%).

Afin de diminuer ces dépenses, beaucoup d’enseignes préfèrent recourir aux services d’une entreprise de transport et logistique. Ces professionnels développent des stratégies et s’appuient sur des outils technologiques pour optimiser la couverture du fameux « dernier kilomètre ». Certains disposent d’entrepôts de petite taille en zones périurbaines qui jouent le rôle de hubs de proximité à l’échelle des agglomérations, là où résident la majorité des preneurs de commande.

L’utilisation de logiciels spécialisés leur permet aussi de maximiser le taux remplissage de leur véhicule de livraison et d’optimiser leurs tournées à partir de l’analyse de différentes données (circulation, heures de pointe, restriction d’accès à certaines zones) et grâce au déploiement de certaines fonctionnalités : la géolocalisation et le suivi en temps réel du transporteur permettent, par exemple, de limiter le taux d’échec à la réception.

*Une étude des enjeux de la livraison du dernier kilomètre, mandatée par le Direction Générale des Infrastructures, des Transports et des Mobilités (DGTIM) auprès du groupement PMP – Logicités – LAET et ELV Mobilités, avait chiffré cette progression à +19% par an. C’était avant la crise sanitaire (2018), période au cours de laquelle la dynamique a encore accéléré.